Fontières/Borders
À l’invitation d’Alessandro De Francesco pour l’exposition ‘Un an sans image’. Commissariat : François de Coninck et Gregory Lang
Curators : François de Coninck, Alessandro De Francesco, Gregory Lang
Production : Anima Ludens /Solang Production Paris-Brussels /Language Art Studio
Dates : Anima Ludens, Bruxelles (2017)
Étapes de travail : 4 photopoèmes (‘Qu’est-ce que je veux dire ? Qu’est-ce que je peux dire ?’, exposition collective, commissariat : Caroline Kervern et Aziyadé Baudouin-Talec, Espace A Balzac A Rodin, Paris, 2017) ; Développements. Une exposition photopoétique (‘Prétexte #2’, exposition collective, commissariat : Hubert Colas, Friche la Belle de Mai – Festival actOral, Marseille, 2015 ; ‘Ce qui est là’, exposition collective, commissariat : David Ruffel et Hassan Darsi, La Source du Lion – Festival Masnaâ, Casablanca, avril 2015)
Fontières/Borders, Jérôme Game, Exposition ‘Un an sans image’, Espace Anima Ludens, Bruxelles, 2017.
Comment témoigner de notre expérience de l’image aujourd’hui, de son omniprésence sur tous supports, de son économie intime, publique, politique, de sa variété comme de sa richesse malgré la standardisation des pratiques ? C’est le questionnement à l’origine de ce travail. L’idée était d’y répondre en interrogeant le textimage, c’est-à-dire le lien, l’écart aussi, l’interstice entre lisible et visible.
Et une exposition photographique via l’écriture semblait l’endroit idéal pour mener à bien cette tentative : accrocher des photopoèmes sur les murs, c’est-à-dire des blocs-textes en prose centrés en impression numérique sur papier-photo de 280g/m² satiné, aux formats carrés de 60cm ou 90cm de côté, imprimés au traceur et puis fixés sur les murs — et voir ce que ça fait à nos façons de regarder.
Faire voir par les mots, donner un élan à ces derniers comme aux récits-regards qu’ils portent via le dispositif de l’exposition photographique : c’est le pari photopoétique de Frontières/Borders et des essais qui l’ont précédée, à Casablanca et Marseille.
Produites par une caméra particulière — l’écriture, sous condition du visuel —, ces photos d’un nouveau genre, à la fois documentaires et plastiques, ont comme point de départ d’interroger les manières dont on voit le monde aujourd’hui malgré, à travers, ou même grâce à la prolifération sans cesse plus dense d’images en tous genres.
Basculer continûment d’un dispositif de lecture dans un dispositif de vision nous fera-t-il percevoir les choses et le monde à nouveau, à la façon d’un agrandissement ou d’un décadrage ? Et pourra-t-on jouer avec les codes de l’exposition photographique (tirage, mise à l’échelle, accrochage) comme autant de façons de remobiliser ceux du récit, de la description, de la mise en intrigue ?
Ça reste à voir…
Jérôme Game