La circulation globalisée des marchandises et des biens ne s’arrête jamais. Parfaitement huilée, elle tourne comme les aiguilles d’une montre, raccord au va-​et-​vient des managers à travers la planète, ces hommes et ces femmes qui la cornaquent – à moins que ça ne soit l’inverse. C’est ce carrousel logistique dont In the Loop extrait la ligne abstraite via un dispositif documentaire (listes, énumérations, montages de destinations, modes de transport, horaires, lieux), jusqu’à ce que sa logique, poussée à la limite, cède devant l’accélération de ses termes et donne à entendre une échappée hors-​système. Le ballet si bien réglé des choses et des gens a des ratés, bégaie, et accélère jusqu’à la décomposition.

Une vidéo constituée d’images produites par Google Earth, sur internet, forme l’arrière-plan de cette ligne de fuite tout en la relançant par la constance de ses motifs et de son rythme.

Une partition sonore électronique, jouée en direct, soutient, décadre et amplifie ce voyage et les sorties de routes auxquelles il donne lieu.